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RDC: opération d’enterrements collectifs à Kinshasa

Les autorités de la capitale ont lancé dimanche 14 février une opération d’enterrements collectifs de centaines de corps. Il s’agit d’indigents, dont les dépouilles n’ont pas été réclamés aux morgues, lesquelles n’ont pas les moyens de les conserver indéfiniment.

Avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi

Les corps ont été mis en terre en plein jour, mais loin des regards de la presse et des familles. Pour éviter les polémiques, les autorités de la ville ont associé la mission des Nations unies (Monusco) et la société civile. Au premier jour de ce qui est présenté comme une opération récurrente, un quart des corps recueillis a été mis en terre, soit une centaine, dans la commune de Maluku, en banlieue de Kinshasa. Jospin Mbaka, le directeur de la morgue centrale, a chapeauté l’opération.

« Aujourd’hui, on a eu à enterrer 123 corps, nous avons 514 corps. Ce sont des corps abandonnés, des indigents, la plupart de ces corps n’ont pas de famille. Des fois, les familles manquent de moyens, ils abandonnent les corps, carrément ils vous disent « je n’ai pas des sous pour acheter le cercueil ». C’est pourquoi on associe la Monusco et les organisations de la société civile pour que ça se passe avec beaucoup de transparence, chaque corps a sa tombe, les sites sont repérables. »

Enterrés dans la dignité

Certains cadavres étaient en état de décomposition au moment de leur inhumation. Il faudra encore plusieurs jours pour enterrer les autres, faute des moyens financiers.

Dans cette opération, la société civile joue un rôle d’observateur, comme l’explique Baupol Mupenba, de l’Association congolaise pour l’accès a la justice (Acaj).

« Nous devons nous assurer que ce sont des indigents et des personnes abandonnées, c’est ça notre accompagnement. Et nous avons voulu qu’on associe beaucoup de services afin qu’on s’assure réellement que ces morts sont enterrés dans la dignité. »

Une opération de routine dans une ville de plus de 12 millions d’habitants. Les morgues accueillent chaque jour des centaines de cadavres, selon les autorités.

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