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SÉCURITÉ

Sénégal: en Casamance, les élus locaux appellent à en finir avec l’insécurité

Les manœuvres militaires lancées le 26 janvier se poursuivent en Casamance, dans le sud du Sénégal. Tirs à l’arme lourde, ratissage… Il s’agit selon l’état-major de « neutraliser les éléments armés qui ont trouvé refuge dans cette zone ».

Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac

Cela fait presque 40 ans que la Casamance est secouée par un conflit entre l’État et les indépendantistes du MFDC. Malgré des accords de cessez-le-feu et une accalmie ces dernières années, des accrochages ont lieu régulièrement dans la région. Pour des élus locaux, il est grand temps d’en finir avec cette situation de « ni guerre ni paix ».

Dans la commune de Djibanar, 23 villages sont abandonnés depuis une vingtaine d’années. Ces derniers mois, des habitants ont commencé à rentrer sur leurs terres, accompagnés par des militaires. Mais l’insécurité perdure. Il est temps que cela cesse, selon Ibou Diallo Sadio, maire de Djibanar.

« Depuis la magistrature du président Abdou Diouf jusqu’au président Abdoulaye Wade, aujourd’hui le président Macky Sall…Tous ces présidents ont connu cette situation de guerre en Casamance alors que je crois qu’à un moment donné, il faut savoir mettre un terme à toute chose. Le Sénégal est un pays indivisible, cette situation a trop perduré. »

L’armée opère un ratissage parce qu’il y a une base rebelle dans le secteur. Ici vous avez 23 villages déplacés depuis bientôt trente ans et aujourd’hui l’armée effectue un ratissage pour permettre à ces populations de regagner leur terre natale.

Ibou Diallo Sadio, maire de la commune de Djibanar

Des éléments rebelles du MFDC – mouvement divisé – sont pointés du doigt. S’y ajoute du banditisme, sur fond de trafic de cannabis et bois. Pour Moussa Bocoum, président du conseil départemental de Goudomp, la région a besoin de sécurité pour se développer.

« Il y a des accrochages de temps en temps, donc les populations sont dépourvues de leurs biens. Le département, qui fait partie de la région de Sédhiou, est deuxième dans la production de banane, dans la production de riz fluvial… Nous avons besoin de développement donc il faut sécuriser cette zone-là pour permettre à ces populations de reprendre leurs activités ou à investir. »

À Dakar, les autorités restent silencieuses sur les derniers événements en Casamance. Avant sa réélection en 2019, le président avait assuré que la « paix définitive » était l’une de ses priorités.

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