« On a tendance à écrire toujours la même chose car on écrit avec ses obsessions », aime dire Théo Ananissoh. « Retour au pays natal », « dérives socio-politiques dans l’Afrique de la post-indépendance », « condition féminine », « paysage et histoire », sont quelques-unes des obsessions autour desquelles cet écrivain d’origine togolaise a construit son œuvre, remarquée par la critique dès ses premiers romans dans les années 1990. Riche aujourd’hui de sept romans, de recueils de nouvelles et d’essais, ce corpus se signale par son économie narrative maîtrisée et complexe, dont témoigne le septième et nouvel opus de l’écrivain : « Perdre le corps », une fable sur le thème universel du don et de la transmission.
« Il y a un homme qui est malade, qui revient et choisit comme ça par hasard un jeune de chez lui à qui il a envie de transmettre, donc il lui fait vivre ce qu'il souhaite lui transmettre. Le jeune est lui-même transformé. Un adage du nord du Togo dit que les bons se connaissent ou se reconnaissent : les deux se sont reconnus. » Ces mots, ce sont ceux du romancier Théo Ananissoh. Son nouveau roman dont il vient de résumer l’action à grands traits est l’un des titres majeurs de la rentrée littéraire hivernale de cette année.