Dans la région du Tigré, dont une partie échappe encore au contrôle du gouvernement fédéral, la situation est toujours très tendue, du point de vue humanitaire et sécuritaire. Et les chefs du parti dissident, le TPLF, désormais mis hors la loi, sont toujours introuvables, même si quelques figures tigréennes ont été arrêtées ou tuées.
La première prise du gouvernement fédéral dans le Tigré n’a pas été difficile à faire. L’ancienne présidente du Parlement Keria Ibrahim était chez elle à Mekele et s’est rendue de son plein gré, le 30 novembre, lors de l’entrée de l’armée fédérale. On sait désormais pourquoi : elle était enceinte.
Puis de jour en jour, l’armée a commencé à publier les noms de personnalités du TPLF prétendument capturées dans les montagnes. Parmi elles, le vieil homme d’affaires Sebhat Nega, co-fondateur du parti et toujours considéré comme son père spirituel, arrêté le 8 janvier avec sa sœur, sa femme et plusieurs cadres. Et le lendemain l’ambassadeur Abay Woldu, ancien président de la région, mais aussi l’ex-ministre des Finances Abraham Tekeste. Tous ont comparu devant un tribunal d’Addis Abéba le 15 janvier.
D’autres figures célèbres ont, elles, été tuées ce mois-ci, dans des circonstances dont on ne sait rien, y compris l’ancien visage de la diplomatie éthiopienne Seyoum Mesfin, éminence grise pendant 20 ans de l’ancien Premier ministre Meles Zenawi, plusieurs généraux, des colonels et d’anciens hauts fonctionnaires et des dirigeants d’entreprises publiques, dont la radiotélévision d’Etat.
En tout, les autorités d’Addis Abéba ont mis la tête à prix d’une soixantaine de dirigeants tigréens. À leur tête, leur chef, Debretsion Ghebremichael, et son conseiller spécial, l’ancien ministre de la Communication Getachew Reda, toujours en fuite.