Élèves et étudiants, ont repris les cours lundi dernier après un peu plus d’un mois d’interruption à cause de la pandémie liée au Covid-19. Mais cette reprise s’effectue avec 3 600 instituteurs et professeurs de collège et lycée en moins. Ces enseignants appelés prestataires de service sont mécontents. Ils sont moins payés que leurs collègues fonctionnaires et ne bénéficient d’aucune prime.
Avec notre correspondant à Nouakchott, Salem Mejbour
Ce dimanche, 300 enseignants ont assisté à la conférence de presse transformée en meeting. Ils sont 3 600 à avoir été admis au concours national qui leur permettait d’obtenir une titularisation.
C’est le cas du coordinateur de leur syndicat Sidna Abdallah qui enseigne au Brakna, dans le sud-mauritanien : « Nous avons fait ce concours pour intégrer la fonction publique. Donc, on attendait cette intégration depuis décembre 2020. Mais le ministère de l’Éducation nous avait demandé d’attendre le vote du budget de 2021, le précédent était déjà bouclé. »
Nouveau sit-in devant le ministère
Le budget aurait dû être bouclé, mais 2021 est là et toujours rien. Alpha N’Diaye travaille à Fassala près de la frontière avec le Mali. Il touche moins de 115 euros par mois et ne perçoit aucune indemnité.
« Pourquoi nous les prestataires, nous n’avons pas le droit aux indemnités ? Pourquoi nous n’avons pas droit à toutes les primes que nos homologues officiels reçoivent ? Pourquoi nous n’avons pas droit à la prime décret sans parler de la différence de salaire ? Nous, nous écrivons avec la même craie. Est-ce que nous ne prenons pas tous les mêmes risques que nos collègues officiels ? », interroge l’enseignant.
Alpha et ses camarades se retrouvent ce lundi pour un sit-in devant le ministère de l’Éducation nationale. C’est devenu rituel depuis trois semaines, mais apparemment, le ministre refuserait de discuter avec des enseignants qui n’ont pas repris les cours.