La candidature de l’ancien ministre slovaque Jan Kubis comme envoyé spécial de l’ONU en Libye a été acceptée par le Conseil de sécurité vendredi soir. Le poste était vacant depuis la démission de Ghassan Salamé, le 2 mars dernier. Jan Kubis est actuellement l’envoyé spécial au Liban, après avoir effectué des missions en Irak et en Afghanistan. Pour l’ONU, il est urgent d’agir en Libye afin de préserver l’accord fragile de cessez-le-feu signé en octobre dernier, mais le travail de l’envoyé spécial est compliqué.
Quelques mois après sa démission, Ghassan Salamé a multiplié les déclarations dénonçant les acteurs impliqués en Libye qui n’ont « aucune intention de parvenir à la paix », la duplicité de ceux qui « disent une chose et font le contraire ». Il a dénoncé également certains responsables de l’ONU qui ont leur propre agenda, qui parfois, va à l’encontre de la mission de l’envoyé spécial.
Depuis, la situation n’a pas évolué ou alors dans le mauvais sens. Le jeu d’influence des différents pays en Libye n’a fait que croître. En effet, les mercenaires, russes, turcs, syriens pro-turcs, soudanais et tchadiens sont toujours là, alors que l’accord de cessez-le-feu impose leur départ avant le 23 janvier. Le pont aérien entre la Turquie et la Libye pour transporter des armes et des mercenaires se poursuit. Les Russes aussi ne semblent pas prêts à quitter le pays.
La nomination d’un exécutif unifié, un processus bloqué depuis trois mois, sera l’un des défis du nouvel émissaire. C’est cet exécutif qui sera chargé de conduire le pays vers les élections prévues en décembre prochain.
Mission qui semble impossible si les Nations unies n’arrivent pas à parler d’une seule voix pour stopper les ingérences et les importations d’armes.