Une nouvelle attaque a fait près de 80 morts dans la province de Benishangul-Gumuz, à l’ouest du pays. C’est la Commission éthiopienne des droits de l’homme, un organisme indépendant rattaché au Parlement éthiopien, qui a alerté.
L’incident a eu lieu à l’aube, dans la localité de Daletti, vers Metekel. « Les victimes ont entre 2 et 45 ans. Nous essayons encore de comprendre l’identité des assaillants et la nature de cette attaque », se désole Aaron Masho, porte-parole de la Commission éthiopienne des droits de l’homme.
Depuis près de six mois, la région de Metekel est secouée par des flambées de violences. En décembre, une autre attaque avait fait plus de 200 victimes, poussant le Premier ministre Abiy Ahmed à se rendre sur place. Quelques mois plus tôt, il avait attribué ces offensives à des assaillants venus du Soudan voisin.
Mais certains dirigeants locaux estiment que ces violences sont inter-ethniques. Ils blâment des milices qui s’en prendraient notamment à la communauté amhara, deuxième ethnie du pays, mais qui n’est pas reconnue comme indigène dans le Benishangul, selon la Constitution ethno-fédérale éthiopienne. C’est à dire qu’ils ne sont pas considérés comme originaires de cette région, ce qui les prive de certains droits.
« Le problème c’est que la Constitution ethno-fédérale n’a jamais défini clairement ce que l’indigénité offrait comme droits, notamment sur la terre, explique un spécialiste de la région. Aujourd’hui ce système fédéral est remis en cause, et c’est la loi des armes qui prend le dessus. »