Au Gabon, deux jours après l’adoption à la majorité absolue de la nouvelle Constitution du pays par les députés et sénateurs réunis en congrès, la polémique ne faiblit pas.
Avec notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma
Deux jours après l’adoption à une écrasante majorité de la nouvelle Constitution au Gabon, le pouvoir félicite les parlementaires d’avoir validé ce texte voulu par le président de la République Ali Bongo Ondimba.
Au siège de son parti, Guy-Christian Mavioga se frotte les mains. Ancien porte-parole de la majorité présidentielle, il était sur le front médiatique pour défendre le projet de révision de la Constitution. « Les parlementaires de la majorité présidentielle ont eu une discipline forte derrière cette révision, déclare-t-il. Aujourd’hui, les institutions sont renforcées. La vacance, ou l’indisponibilité temporaire du président de la République, est désormais gérée par un collège qui est présidé par le président du Sénat, le président de l’Assemblée nationale et le ministre de la Défense. Donc, nous sommes aujourd’hui satisfaits du travail des parlementaires ».
Une révision cavalière
De son côté, l’opposition regrette une révision cavalière, menée sans débat, pour un projet qui impactera durablement la vie de la nation. Davin Akoure, député du parti Les Démocrates, était la figure de proue de la contestation du projet jusqu’à son adoption finale. Comme il l’explique, « ce qui me choque, c’est que les pouvoirs du président de la République sont particulièrement renforcés : il est le chef de l’exécutif, il est le président du Conseil supérieur de la magistrature, et maintenant, il va tout simplement désigner les sénateurs, c’est-à-dire qu’il va contrôler le pouvoir législatif. Voilà ce qui est choquant ». Le président Ali Bongo, qui a initié la révision, s’exprimera pour la première fois ce jeudi 31 décembre dans un message des vœux à la nation.