LE JOURNAL.AFRICA
ECONOMIE

Cacao: la Côte d’Ivoire et le Ghana s’insurgent contre deux chocolatiers américains

Hershey’s et Mars, deux entreprises américaines de l’industrie du chocolat, s’attirent la colère d’Abidjan et d’Accra. Les régulateurs ivoirien et ghanéen de la filière cacao leur reprochent de saper les efforts entamés pour relever les revenus des paysans producteurs. Les deux multinationales ont « temporairement » changé leurs fournisseurs, afin d’échapper au financement du différentiel de revenu décent, une prime destinée aux cacao-culteurs.

Numéros un et deux de la production mondiale du cacao, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont obtenu en 2019 des multinationales du chocolat une prime de 400 dollars la tonne, appelée différentiel de revenu décent.

Cette prime est appliquée depuis le début de la campagne 2020-2021, c’est-à-dire depuis le 1er octobre 2020. Mais pour leur approvisionnement de décembre, Hershey’s et Mars se sont adressés aux entrepôts certifiés à terme. Une manoeuvre qui leur a permis d’échapper au paiement de la prime, les fèves concernées ayant été produites avant l’entrée en vigueur de l’accord imposé aux multinationales par Abidjan et Accra. Il en est de même pour les livraisons du mois de mars 2021.

► À lire aussi : Le géant américain du chocolat Hershey défie les géants africains du cacao

Abidjan et Accra redoutent que d’autres industriels s’approvisionnent ailleurs

Le comportement des deux entreprises n’est pas interdit. Mais il a suscité l’incompréhension du Conseil Café-Cacao et du Cocobod. Les régulateurs ivoirien et ghanéen ont exprimé par courrier leur indignation. Pourquoi le groupe Mars, l’un des initiateurs de la Fondation mondiale du cacao, et qui est donc censé défendre la promotion du bien-être du petit producteur, notamment ouest-africain, veut-t-il maintenir le paysan dans la pauvreté ?

Les deux régulateurs s’inquiètent aussi pour l’avenir, certains industriels pouvant se tourner vers d’autres fournisseurs, même si la Côte d‘Ivoire et le Ghana représentent tout de même 62% de la production mondiale et que la qualité de leurs fèves est reconnue par les grands groupes du chocolat.

Articles similaires

En Afrique du Sud, le charbon à perte de vue, à perte de poumon

RFI AFRIQUE

Kinshasa : reprise des activités hôtelières après la fin de l’Etat d’urgence

OKAPI CONGO

Burundi : MINEAGRIE, de la collecte du café pour la quête des devises

LE JOURNAL.AFRICA
Verified by MonsterInsights