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Ethiopie: le Premier ministre Abiy Ahmed rejette les tentatives de médiation au Tigré

En Éthiopie, l’ultimatum du Premier ministre Abiy Ahmed arrive à terme ce mercredi. Humanitaires et politiques craignent un bain de sang alors que la région est coupée du monde. Diplomates, institutions internationales et puissances étrangères tentent d’encourager le dialogue. Mais le pouvoir éthiopien fait toujours la sourde oreille.

De notre correspondant dans la région, Sébastien Németh

C’est un rejet net qu’a opposé ce mercredi  Abiy Ahmed aux tentatives de médiation. Le Premier ministre éthiopien a rappelé qu’un « élément fondamental de l’ordre international », c’était « le principe de non-ingérence dans les affaires internes d’États souverains ». En clair, une fin de non-recevoir à toutes les démarches en faveur du dialogue.

Abiy Ahmed a dit « comprendre les efforts destinés à aider ». Mais pour lui, « la communauté internationale doit rester en retrait jusqu’à ce que le gouvernement soumette une demande d’assistance ».

Des propos qui semblent signer à l’avance l’échec de la dernière initiative de l’Union africaine. L’institution a décidé d’envoyer trois anciens présidents à Addis-Abeba. « L’Éthiopie ne veut pas d’une médiation. C’est un problème. Mais notre objectif reste d’arrêter la guerre car les conséquences humanitaires sont désastreuses », confie une source à l’UA.

« Le Premier ministre ne nous comprend pas »

L’inquiétude est d’autant plus grande qu’aujourd’hui expire un ultimatum du pouvoir fédéral demandant au TPLF de se rendre. Ultimatum rejeté dès lundi par le président de la région du Tigré. « Le Premier ministre ne nous comprend pas. Nous sommes un peuple de principe et prêts à mourir en défendant notre droit à gérer notre terre natale », avait déclaré Debretsion Gebremichael. Un jusqu’auboutisme de part et d’autre qui fait craindre un nouveau bain de sang à Mekele.

Mardi, l’Union européenne a demandé un accès des humanitaires aux personnes dans le besoin. Bruxelles exige que la loi internationale soit appliquée. Or, c’est bien la loi qu’Addis-Abeba dit vouloir restaurer. Dans ce conflit, toutes les positions semblent aux antipodes les unes des autres.

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