En Afrique centrale, toutes les espèces de grands singes connaissent un déclin spectaculaire. Mais sur le terrain, les communautés se mobilisent. Le premier forum sur la conservation communautaire des grands singes des forêts du Bassin du Congo, organisé à Yaoundé au Cameroun, par l’Alliance pour la conservation des grands singes en Afrique centrale et l’UICN, a pour but de valoriser ces expériences de terrain. Cette rencontre se termine ce jeudi.
A l’Ouest de la République démocratique du Congo, dans le territoire de Bolobo, la population Téké a créé la première forêt de conservation communautaire d’Afrique centrale.
Tout a commencé en 2001, quand des braconniers sont venus chasser les bonobos. « Le bonobo est considéré chez nous comme un humain, explique Jean-Christophe Bokika, président de l’ONG Mbou Mon Tour, joint au téléphone par Agnès Rougier du service Sciences. La légende dit qu’il habitait avec les hommes. C’est parce qu’il n’arrivait pas à « honorer sa dette » qu’il a préféré se réfugier dans la forêt. Dans ces conditions, on ne pouvait même pas imaginer que le bonobo soit l’objet d’un braconnage. C’est alors que nous sommes intervenus pour mener une conscientisation avec les chefs coutumiers. Cette espèce est protégée par la loi nationale et internationale. Et comme elle bénéficie de la même protection dans notre coutume, autant la revaloriser, notamment en projetant des activités de recherche et de l’écotourisme ».
C’est la population locale qui gère la intégralement la conservation des 500 hectares de forêt.
Partager ce type d’expériences est l’un des objectifs du forum mais pas le seul. « Ce forum va être un outil de plaidoyer pour l’implication et surtout sur l’utilité de l’engagement des communautés sur ces questions-là », poursuit Guillaume Tati, président de l’Alliance pour la conservation des grands singes en Afrique centrale
Car la réussite de la conservation communautaire est un tournant majeur pour les populations et pour la biodiversité.