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[Série dans le quotidien d’une famille en Afrique du Sud 2/4]: Investir dans l’espoir d’une vie meilleure

Deuxième volet de notre plongée dans le quotidien d’une famille sud-africaine pour mieux comprendre les enjeux économiques du pays. Les Khoza, une famille noire aux revenus modestes, habitent à Johannesbourg, dans le township de Soweto. Plusieurs générations vivent ensemble dans de petites habitations construites sur un même terrain et s’entraident pour gérer un budget rendu encore plus maigre avec la crise du Covid-19.

Avec la levée progressive du confinement, les écoles et les universités du pays ont pu rouvrir et les plus jeunes de la famille Khoza ont repris leurs études. Même si les parents ont peu de moyens, l’éducation est pour eux une dépense prioritaire, pour offrir de meilleurs chances aux futures générations.

Depuis la pandémie, Tebogo travaille dans sa chambre, assis sur son lit, un casque vissé sur la tête. Il répond aux questions des clients d’une entreprise de sécurité. Ce n’est pas forcément le travail de ses rêves, mais avec son niveau d’études, il s’en satisfait.  « Mon diplôme le plus élevé, c’est une formation post-bac en marketing. Heureusement que ma famille avait mis un peu de côté pour cela. S’il y avait eu plus d’argent, j’aurais bien aimé faire des études plus longues. Mais je suis déjà simplement content d’avoir un travail aujourd’hui, car c’est une période difficile. » explique-t-il.

Son cousin Siphiwe, a lui aussi dû abandonner son rêve d’études en tourisme, faute d’argent. Tebogo espère de son côté qu’il pourra offrir un meilleur avenir à son fils de 3 ans. « J’ai commencé à épargner pour ses études, je mets de côté pour lui chaque mois. J’espère qu’il aura assez pour pouvoir étudier tout ce qu’il souhaite ! Je veux que sa vie soit plus facile. »

Même si les jeunes générations rêvent plus grand, Sarah, 70 ans, voit tout le chemin déjà parcouru par sa famille, elle qui a dû arrêter l’école très jeune lors du décès de sa mère. « Je suis très fière des plus jeunes. Ils étudient et ils accumulent des compétences. Même s’ils ne vont pas dans les meilleures écoles, je pense qu’ils en tirent malgré tout quelque chose. Dans le temps, on n’avait pas besoin de diplômes, il y avait du travail et on pouvait apprendre sur le tas. Mais aujourd’hui c’est difficile : juste avec le bac, c’est presque impossible de trouver du travail. Je pense que c’était plus facile de mon temps. »

Les derniers chiffres du chômage montrent en effet que la crise du Covid-19 a surtout touché les emplois les moins qualifiés. La belle-fille de Sarah, Philippine, a renvoyé ses enfants auprès de ses parents à Pretoria, où ils sont scolarisés en 5ème et en 1ère. Mais elle a peur que les études ne soient bientôt plus une garantie pour trouver un emploi. « Mes parents aident et paient pour les frais comme le transport, pour qu’ils puissent aller à l’école. Moi je ne peux pas, je n’ai rien. Je ne sais pas où ça les mènera, mais l’avenir à l’air assez sombre. J’ai une sœur qui a fait des études d’informatique et maintenant elle est à la maison. Mes parents investissent pour les études de mes enfants, mais j’ai peur qu’ils ne trouvent pas de travail, même avec un diplôme. »

Selon l’Organisation internationale du travail, Afrique du Sud possède un taux de chômage des jeunes parmi les plus élevés du monde.

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