Au Sénégal, l’indignation continue suite à l’explosion du moteur d’une pirogue de migrants clandestins. Au minimum, une vingtaine de passagers seraient décédés, dans une embarcation qui peut transporter plus de 200 personnes. Au total, 51 personnes ont été sauvés et acheminés à la base navale selon l’armée sénégalaise. Des trafiquants ont été arrêtés. Depuis Saint-Louis d’où ils sont originaires, les survivants et proches de victimes témoignent.
Avec notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier
La pirogue était tellement pleine que ce jeune Saint-Louisien n’arrive pas à évaluer le nombre de passagers. L’homme d’une vingtaine d’années – qui veut garder l’anonymat – rêvait de partir en Espagne pour trouver une meilleure situation.
Secouru par la marine espagnole puis remis aux autorités sénégalaises, il témoigne : « quand ça explosé, c’était chacun pour soi pour s’échapper et survivre. Moi j’ai attrapé un bidon dans mes mains, j’ai lancé le bidon puis j’ai plongé car c’était la bagarre pour trouver un bidon. Je suis resté pendant trois heures de temps dessus. Quand ça a explosé, j’ai vu des gens à côté, peut-être morts, mais personnellement j’étais perdu et je ne pensais qu’à me sauver. »
Demba Sow, lui, n’a pas eu la chance de retrouver ses deux fils de 21 et 27 ans qui ont embarqué dans cette même pirogue. Malgré les recherches, les corps de ses enfants sont encore portés disparus et le père de famille n’a plus aucun espoir.
Une autre pirogue de migrants s’est renversée lors de son interception dans la nuit de dimanche à lundi. 39 personnes ont été de nouveau secourues.