A la veille de la conférence de Berlin sur la Libye, la tension monte autour de la question sensible du pétrole. La National Oil Corporation (NOC), compagnie nationale pétrolière libyenne, condamne les appels au blocage des ports pétroliers. Elle est censée redistribuer l’argent du pétrole à l’Ouest comme à l’Est du pays.
Un groupe proche du maréchal Haftar a appelé, vendredi 17 janvier, à bloquer les exportations pétrolières du pays pour protester contre l’intervention turque, tandis que des manifestants, eux aussi favorables au maréchal, ont envahi, dans l’est du pays, le terminal pétrolier de Zoueïtina et proclamé sa fermeture. La compagnie nationale libyenne, la NOC, condamne les appels au blocage des ports pétroliers.
La préservation de la rente pétrolière
Jusqu’en avril dernier, l’un des seuls points d’accord qui existait entre l’Ouest et l’Est de la libye était que l’on préserve la rente pétrolière.
Avant la chute de Khadafi, la Libye produisait environ deux millions de barils par jour, une production qui s’est ensuite effondrée avant de redémarrer ces dernières années. Aujourd’hui, le pays sort 1,3 million de barils chaque jour de son sous-sol.
La compagnie nationale, la NOC, est censée répartir les bénéfices entre les deux grandes régions, Tripoli et Benghazi, via la Banque centrale libyenne dont le siège est à Tripoli. Cependant, depuis l’offensive lancée en avril dernier par le maréchal Haftar, Benghazi fait état de tracasseries de la part du Gouvernement d’union nationale (GNA), le gouvernement de Fayez el-Sarraj, qui pousserait la Banque centrale libyenne à freiner le paiement des fonctionnaires et des soldats de Khalifa Haftar.
Une guerre du pétrole ?
Les analystes de l’International Crisis Group soulignaient, l’an dernier, le risque de voir une guerre du pétrole se déclencher car la plupart des gisements et des ports d’évacuation sont sous le contrôle des hommes du maréchal Haftar. Vendredi 17 janvier, dans un communiqué, le patron de la NOC réagissait aux menaces de blocage des exportations pétrolières, exhortant les parties en conflit à ne pas prendre en otage la seule ressource du pays.