Cinq mois après l’instauration d’un gouvernement civil au Soudan, des tirs dans deux bases des services de sécurité à Khartoum ont provoqué de nombreuses craintes auprès de la population ce 14 janvier dans l’après-midi. Selon la présidence, il s’agit d’une mutinerie au sein des services de renseignements, dans une unité qui doit être démantelée et dont les éléments mécontents sont sortis protester dans la rue.
À Khartoum, l’incident a suscité une vive inquiétude. Des tirs nourris ont eu lieu ce 14 janvier, des rues ont été bloquées, des soldats de l’armée ont été déployés et l’aéroport de la capitale soudanaise a été fermé pendant quelques heures.
La présidence affirme qu’il s’agissait de soldats qui ont rejeté les compensations financières qui leur étaient proposées dans le cadre de leur retraite et que des négociations sont en cours.
Une confrontation semble avoir eu lieu entre les forces gouvernementales, l’armée ou les Forces de soutien rapide (RSF) et les services de renseignements (NISS). Le chef des RSF accuse Salah Gosh, ancien chef des NISS et figure du régime d’Omar el-Béchir, d’être derrière cette révolte.
Le Premier ministre Abdalla Hamdok se veut rassurant. Sur Twitter, il assure que tout est sous contrôle et que les forces armées soudanaises sont capables de gérer la situation.
Nouveau parent pauvre des services de sécurité
En arrivant au pouvoir en août dernier, le gouvernement civil avait promis une réforme de l’ensemble des services de sécurité, notamment celui des renseignements, un service tentaculaire, qui coûte beaucoup d’argent et ancien outil de répression politique.
Autrefois pilier du régime d’Omar el-Béchir avec un pouvoir considérable, ce service est aujourd’hui le parent pauvre des services de sécurité, estime le chercheur Jérôme Tubiana, spécialiste du Soudan.
Sur le terrain, ses éléments ont été petit à petit remplacés par l’armée et les milices paramilitaires des RSF. Mais les tirs de ce 14 janvier laissent craindre qu’une telle réforme soit difficile à mener.
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