Le président turc Recep Tayyip Erdogan a transmis ce lundi 30 décembre au Parlement pour examen une motion autorisant le déploiement de soldats en Libye pour y soutenir le gouvernement du Premier ministre Fayez el-Sarraj, allié d’Ankara face à l’offensive du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen. Le texte sera débattu jeudi au Parlement turc en session extraordinaire. Son adoption ne fait aucun doute.
Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
C’est un texte dont la portée peut sembler limitée, mais dont la formulation imprécise pourrait ouvrir la voie à un engagement long et massif de l’armée turque en Libye.
Le texte signé par Recep Tayyip Erdogan mentionne d’abord des « services de formation et de conseil » que les forces armées turques pourraient fournir au Gouvernement d’union nationale libyen. Cette aide aurait pour objectif de « préserver l’intégrité de la Libye » mais aussi de « combattre le groupe État islamique, al-Qaïda et les autres groupes terroristes, (…) les migrations illégales et le trafic d’êtres humains ».
Le texte invoque également les menaces que les forces de Khalifa Haftar feraient peser sur les entreprises et citoyens turcs installés en Libye, et sur les navires turcs en Méditerranée.
Le dernier paragraphe de la résolution laisse toute liberté au président turc pour décider de la durée et de l’étendue de ce soutien, notamment le nombre de soldats, la nature de leur mission et les unités concernées.
Plusieurs experts estiment qu’Ankara devrait déployer en Libye des membres de ses forces spéciales et d’autres personnels hautement qualifiés.
Dans le même temps, la Turquie est accusée d’avoir envoyé sur place des combattants syriens utilisés par son armée lors de ses opérations en Syrie.