L’attaque terroriste qui a visé l’armée burkinabè et les populations à Arbinda dans le nord du pays ne laisse pas d’interroger. Qu’est-ce qui a poussé les jihadistes à s’en prendre aux femmes ?
Le porte-parole du gouvernement burkinabè donne une première information : c’est dans leur fuite que les jihadistes ont tué les populations civiles. Selon les témoignages, la majorité des femmes étaient chez elles. D’autres victimes étaient allées s’approvisionner en eau potable. Quant aux hommes, souligne notre source, ils avaient trouvé refuge au niveau de certaines collines : « Certains hommes laissent les femmes, car les jihadistes ne s’en prennent pas généralement à elles. »
Tentative d’enlèvement ou représailles ?
Mais pour le chercheur Mahamoudou Sawadogo, spécialiste des questions de sécurité au Burkina, l’une des hypothèses serait l’échec d’un enlèvement. « Depuis longtemps, les populations d’Arbinda résistent aux attaques. Donc pour les faire fléchir, les terroristes pourraient décider de faire des otages », explique le chercheur.
L’autre hypothèse soulevée par l’analyste Siaka Coulibaly, c’est la punition : « Cela ressemble plus à des représailles. » Selon le chercheur, pendant longtemps, certains groupes terroristes ont soupçonné les populations, notamment les femmes, de collaborer avec les forces de sécurité en leur fournissant des renseignements. « Face à la riposte des soldats burkinabè, les jihadistes pourraient s’en prendre aux femmes dans leur repli », souligne-t-il.
C’est la première fois qu’un nombre si important de femmes (31) trouve la mort au cours d’une attaque terroriste au Burkina Faso.