Le Bénin a retiré fin novembre son agrément diplomatique au chef de mission de l’Union européenne à Cotonou, l’ambassadeur Oliver Nette. En réponse, l’UE a décidé de retirer son agrément à l’ambassadeur du Bénin, estimant que le retrait de l’agrément de son ambassadeur était « entièrement injustifiée et contraire aux objectifs européens de construction de partenariats et de développement de relations avec des pays tiers ».
Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet
La décision a formellement été adoptée ce jeudi avec effet immédiat. À compter de ce 19 décembre, l’ambassadeur béninois Zacharie Richard Akplogan est déclaré persona non grata par l’UE. Il ne peut donc plus représenter son pays auprès des institutions européennes.
La décision est officiellement une réponse à l’expulsion de l’ambassadeur européen au Bénin. En revanche, il n’est pas question ici de devoir quitter le territoire puisque l’ambassadeur reste par ailleurs accrédité auprès de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg, ainsi que des autres institutions qui s’y trouvent – de l’Organisation mondiale des douanes à la Cour internationale de justice, en passant par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.
Sur le fond, la porte-parole de l’Union européenne souligne que la décision béninoise « n’a pas été étayée » et reste difficilement compréhensible au vu de la qualité des relations qui avaient prévalu auparavant.
Ne plus se laisser faire
Cette décision unanime des États de l’UE et des institutions européennes est en tout cas un première. Les 28 ont décidé de ne plus se laisser faire, de taper du poing sur la table, disent certains. En moins de douze mois, Oliver Nette était le troisième ambassadeur de l’UE à devoir rentrer à Bruxelles après ses confrères de Tanzanie (Roeland van de Geer en octobre dernier) et de RDC (Bart Ouvry en décembre 2018).
Dans les couloirs des institutions, on insiste ici sur le caractère consensuel de cette décision. Une mesure de réciprocité particulièrement forte puisqu’elle est sans précédent.