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Loi décentralisation au Cameroun: la notion d’«autochtonie» fait toujours débat

Les députés ont adopté mercredi 18 décembre le projet de loi sur la décentralisation. Le texte qui doit encore être examiné par les sénateurs avant sa promulgation est au cœur d’une vive polémique. En raison des dispositions de l’article 246 qui consacre l’autochtonie dans les élections locales, notamment.

Le premier à avoir dégainé après le franchissement de cette première étape au Parlement est le député SDF Jean Michel Nintcheu.

Dans une lettre ouverte à ses collègues sur sa page Facebook, il écrit que l’article 246 qui stipule que tout candidat à la fonction de maire de ville doit être un autochtone de la région de rattachement à la ville en question est « démocraticide ». « Il est anticonstitutionnel, potentiellement conflictogène pour l’intégration nationale et porteur de risques de déflagrations sociales », estime-t-il.

Tout à l’opposé de ces arguments, Abel Elimbi Lobé, candidat déclaré du Mouvement des écologistes camerounais à un poste de député à Douala lors des élections de février 2020, et fervent défenseur de la protection des communautés autochtones, a estimé quant à lui qu’avec l’adoption de cette loi, « le Cameroun vient d’asseoir sa stabilité et consolider l’intégration nationale ».

De nombreux autres commentateurs ont relevé qu’avec cette loi le Cameroun fait une marche hors du temps, en citant de nombreuses grandes villes dans le monde qui ont eu ou ont à leur tête des maires aux origines étrangères. Ce à quoi les défenseurs de la loi répondent qu’à chaque pays correspond ses spécificités.

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