Le dialogue national inclusif à Bamako aborde le sujet de la charia dans l’une de ses trois commissions. Lors de la cérémonie d’ouverture, le président malien, Ibrahim Boubabcar Keïta, avait affirmé que de nouvelles autorités légitimées se font jour avec un nouveau système de justice, d’administration et d’enseignement.
Dans des localités du nord et du centre du Mali, les jihadistes appliquent avec force ou parfois le consentement des autochtones, la charia, la loi islamique. Mais pour certains participants au dialogue national, cette pratique ne peut pas voir lieu.
« Ne touchez pas à ma laïcité. » C’est l’avertissement de Traoré Lalia Ba, membre d’une association de la société civile : « On ne peut pas mettre la charia dans notre éducation. Ça, ce n’est pas possible, parce que le Mali est un pays laïc. »
L’éducation ou la justice selon la charia, comme option, c’est au contraire ce que défend Me Ibrahima Ndiaye, notaire, et membre de du Haut Conseil islamique du Mali : « Il y a des gens qui sont fortement imprégnés de leur religion. Et s’ils souhaitent aller régler leurs problèmes au niveau de la justice traditionnelle, ils peuvent le faire. »
Pour ou contre, le plus important est d’éviter des pratiques rétrogrades, estime de son côté Djadja Traoré, membre d’une coalition citoyenne : « Nous amener vers la charia sans en étudier les contours, je pense que ça nous ramène au Moyen Àge. »
Les débats vont se poursuivrent au sein des commissions du dialogue national inclusif.