Il pensait avoir réussi un exploit, en décrochant un second mandat de cinq ans à la tête de son pays, à la faveur d’une présidentielle rapidement « expédiée », presqu’en catimini. Mais, voilà le chef de l’Etat centrafricain rattrapé par la réalité : un siège, de fait, que les groupes armés imposent à ce pays enclavé…
► En Centrafrique, Bangui, la capitale, risquerait l’asphyxie, en raison du blocage des camions de marchandises par les groupes armés. Les organisations internationales craignent une pénurie alimentaire, qui risquerait d’affecter un million et demi de personnes. Faut-il croire que le général Bozizé, avec ses amis rebelles, est en train de remporter, sur le terrain militaire, l’élection présidentielle dont il avait été exclu ?À présent que resurgissent des dangers évidents que l’on avait feint d’ignorer, l’on ne peut que se demander à quoi a finalement servi l’empressement à tenir ces élections. Comme si l’on avait voulu sécuriser la fonction présidentielle pour un seul homme. Comme si la seule réélection du chef de l’Etat suffisait pour que s’estompent les nuages, lourds de menaces, que l’on voyait s’amonceler dans le ciel de la Centrafrique. Personne, à Bangui, n’a voulu prendre le temps d’évaluer l’utilité du sursis qu’aurait pu constituer, pour les populations, l’amorce d’un dialogue, même timide. On a préfér...