Le tribunal d’Alger a prononcé ce mardi matin 10 décembre des peines lourdes dans le procès pour corruption et abus de pouvoir ouvert la semaine dernière. Deux anciens Premiers ministres sont condamnés à de la prison ferme.
Quinze ans de prison ferme pour Ahmed Ouyahia, l’ancien Premier ministre, et douze ans pour Abdelmalek Sellal son prédécesseur. Deux anciens ministres de l’Industrie sont condamnés à dix ans de prison, et trois hommes d’affaires, dont Ali Haddad, l’ancien patron des patrons, sont eux condamnés à sept ans de prison ferme.
C’est la première fois en Algérie que d’anciens chefs du gouvernement sont condamnés à une peine d’emprisonnement ferme. Et c’est le deuxième procès important depuis le départ d’Abdelaziz Bouteflika. Au mois de septembre, c’est Saïd, le frère de l’ancien président, et les deux anciens tout puissants chefs des services de renseignements qui avaient été condamnés à 15 de prison ferme pour « atteinte à l’autorité de l’État ».
Coût d’un milliard d’euros pour le Trésor public
Pendant trois jours, le tribunal d’Alger avait interrogé les prévenus sur les avantages qu’ils avaient accordés ou dont ils avaient bénéficié dans l’industrie de montage automobile. Selon le procureur, ces malversations ont coûté l’équivalent d’un milliard d’euros au Trésor public. Mais il était aussi question de financement occulte de la campagne du cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.
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