En Libye, depuis huit mois, la bataille de Tripoli s’éternise. Mais une bataille parallèle s’est engagée dans le sud-ouest du pays, dont l’objectif est le contrôle des sites pétroliers. Les deux belligérants tentent coûte que coûte de marquer des points avant la conférence internationale de Berlin.
Ce mercredi, à l’aube, par surprise, plusieurs véhicules armés ont fait irruption dans le champ pétrolier al-Fil, le plus grand du pays, situé en plein désert au Sud-Ouest.
L’ANL, l’Armée nationale libyenne, dirigée par Khalifa Haftar, a accusé les forces fidèles au gouvernement d’union nationale de Fayez el-Sarraj, de mener l’attaque avec des mercenaires tchadiens. Mais ce dernier garde le silence.
Sur des vidéos montrant l’occupation du site, on voit des jeunes hommes armés qui fêtent leur victoire sur les lieux en s’exprimant en arabe tchadien. Des renforts en provenance des villes voisines sont ensuite venus aider l’ANL à reprendre sa position. L’aviation de Khalifa Haftar est également entrée en jeu, et a mené des frappes visant les véhicules des assaillants.
Objets de toutes les convoitises
Le porte-parole de l’ANL a annoncé finalement dans la soirée la reprise du champ al-Fil par ses forces. Mais les hostilités ne s’arrêtent pas là. Les assaillants fidèles à Fayez el-Sarraj ont tenté ce jeudi matin de mettre la main sur al-Sharara, un autre champ pétrolier situé dans la même zone. Leur convoi a été visé par avion. Il y aurait 17 morts dans leurs rangs, selon l’ANL.
Les champs pétroliers sont donc l’objet de toutes les convoitises, notamment parce qu’ils sont le symbole du pouvoir en Libye. Ces deux dernières années, ils sont passés entre les mains des deux camps à plusieurs reprises.
Depuis 2018, c’est Khalifa Haftar qui en a le contrôle, au croissant pétrolier. Selon des analystes, la gestion des ressources et la distribution équitable de la richesse en Libye constituent l’une des raisons principales du conflit actuel.