Des enseignants de la région du nord-est anglophone se mobilisent contre la violence dont ils font l’objet. Ils ont manifesté ce vendredi 8 octobre sur le campus de l’université de Bamenda. Cette violence est attribuée à des militants sécessionnistes qui opèrent depuis plusieurs années dans la zone.
Cette semaine, un enseignant de cette université a été kidnappé. Un jour plus tard, un de ces collègues a essuyé des tirs contre son véhicule. Deux attaques en une semaine. Les enseignants de l’université de Bamenda n’en peuvent plus. Hier ils ont manifesté sur leur campus et ont prévu trois jours de grève la semaine prochaine pour alerter les autorités.
« Cela fait trois ans que nous travaillons dans des conditions de sécurité difficiles », explique Llang Michael Kpughe, responsable du syndicat des enseignants. « Ce n’est pas la première fois que les enseignants ont reçu des menaces venant d’hommes armés qui leur ont ordonné d’arrêter d’enseigner alors que ces groupes mènent une lutte pour la sécession de la région. Pour l’instant, personne n’a encore démissionné, mais pour des raisons de sécurité certains ont déménagé dans d’autres villes et viennent discrètement enseigner à l’université puis repartent aussi vite. »
Ces enseignants demandent plus de sécurité aux abords du campus mais également sur les axes qui y mènent. Il y a un an, un de leur collègue a été tué alors qu’il était en route vers son lieu de travail.
À l’époque les groupes séparatistes avaient ordonné la fermeture de toutes les écoles. Et ce jusqu’à ce que le gouvernement organise un référendum sur l’auto-détermination des régions à majorité anglophone.