Le coup d’envoi de ce processus a été donné samedi 19 octobre à la prison centrale de Makala à Kinshasa par le vice-Premier ministre et Garde des Sceaux, Célestin Tunda Ya Kasende. Construite à l’époque coloniale pour environ 2000 prisonniers, cette maison carcérale héberge plus de 8000 détenus.
Un an et demi environ, quatre touffes de cheveux, une fillette dans les bras de sa mère qui se dirige vers la sortie. C’est le cliché poignant de la cérémonie de libération ce weekend de 237 détenus à la prison centrale de Makala en RDC.
Les défenseurs des droits humains, inquiets
Parmi les détenus, une dizaine de femmes, visiblement déséquilibrées. « Je n’ai commis aucun délit. Ce sont mes jeunes frères. Je n’ai rien fait. Tout simplement j’avais perdu un enfant de 24 ans. J’avais exhumé mon enfant c’est pourquoi je me suis retrouvée ici », raconte l’une d’elles.
Selon le vice-Premier ministre de la Justice, Célestin Tunda Ya Kasende, le gouvernement a mis en place une politique d’humanisation des maisons carcérales, lesquelles doivent être aussi désengorgées.
« Nous sommes à la fois en train de moderniser les services judiciaires et pénitentiaires, mais aussi nous allons assurer l’extension de la prison pour que les gens qui vivent dans les prisons puissent y vivre de manière idéale. Le deuxième objectif c’est que nous voulons humaniser les services pénitenciers », explique Célestin Tunda Ya Kasende.
Cependant, les défenseurs des droits humains sont inquiets. Pour ces derniers, dans cette première vague de libération figureraient des « Kuluna » c’est-à-dire des brigands. Mais le vice-Premier ministre Tunda tente de rassurer en affirmant que la nouvelle mission est désormais d’assurer un suivi pédagogique des détenus incarcérés ou libérés.