Le gouvernement soudanais continue d’assainir l’appareil d’État en évinçant les cadres de l’ancien régime d’Omar el-Béchir. Après la purge le mois dernier dans le milieu de l’enseignement supérieur, ce sont de hauts responsables de l’ancien régime qui ont été démis de leur fonction ce mercredi et remplacés dans deux ministères. Des têtes commencent également à tomber au sein des grandes compagnies nationales.
Ce mercredi 16 octobre, le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a remplacé Mahjoub Othmane, le directeur de la compagnie nationale minière. « Une décision amenée à se reproduire », a affirmé l’entourage du Premier ministre.
Deux hauts responsables ministériels ont également été limogés et remplacés. L’un au poste de sous-secrétaire au ministère de la Justice, l’autre au ministère de la Culture et de la Communication. Les membres de l’ancien régime du président déchu Omar el-Béchir sont encore très nombreux à occuper des postes au sein de l’appareil d’État. Un proche du Premier ministre compare d’ailleurs ce travail d’éviction à « une guerre pour lutter contre l’influence » du parti Congrès national.
L’avenir de l’ancien parti au pouvoir reste central dans le débat actuel qui anime la société soudanaise. Alors que certains considèrent le parti mort avec le départ d’Omar el-Béchir, d’autres estiment qu’il reste dangereux pour cette période de transition de 39 mois. Des organisations appellent à saisir la justice pour demander une dissolution du parti. Les plus radicaux appellent à manifester le 21 octobre prochain pour une dissolution immédiate du Congrès national.
Le ministre des Finances appelle lui à saisir les bureaux et les avoirs du parti Congrès national pour les vendre aux enchères et pour rembourser une partie de la dette du Soudan.