Une ligne ferroviaire de 120 kilomètres entre Nairobi et Susua, située plus au nord, a été inaugurée au Kenya mercredi 16 octobre, bien que les experts questionnent sa viabilité.
À peine inaugurée, la ligne est déjà criblée de polémiques. Le projet a coûté cher. 1,5 milliard de dollars. La liaison a été construite à l’aide de prêts chinois, alors que le Kenya est déjà très endetté auprès de Pékin.
Le chemin de fer part d’Ongata Rongai, une banlieue éloignée du centre de Nairobi, jusqu’à Susua, une localité banale de la vallée du Rift. Au point que ses détracteurs la surnomment « la ligne vers nulle part ». Mercredi, le président Kenyatta a préféré répondre avec ironie à ses détracteurs.
« Aujourd’hui nous ne sommes « nulle part ». On vient inaugurer la nouvelle « ligne des fous ». Mais notre vision est claire. Nous allons quelque part. Unissons-nous et construisons notre vision. Développons notre pays. Et ne nous laissons pas décourager par ceux qui critiquent et qui n’ont rien d’autre à faire que de nous déprimer. Je ne me laisserai pas abattre. »
La ligne ne prend pour l’instant que des passagers. Le fret viendra plus tard, or c’est le transport de marchandises qui est censé rapporter le plus, afin de payer l’opérateur et rembourser les prêts.
Pour ne rien arranger, le projet vient après l’inauguration d’une autre ligne, entre Nairobi et Mombasa sur la côte, qui, elle, a coûté plus de 3 milliards de dollars et qui enregistre déjà d’importantes pertes.
Enfin, le président Kenyatta veut relier ces lignes avec une liaison finale jusqu’en Ouganda. Certains accusent le chef de l’État de s’être fait aveugler par une série d’éléphants blancs.