Treize millions de Mozambicains sont appelés aux urnes ce mardi 15 octobre pour choisir le nouveau président de la République, 250 députés, dix gouverneurs et les membres des assemblées provinciales. Pour la présidentielle, quatre candidats sont en lice, dont le président sortant Filipe Nyusi, donné favori.
L’enjeu de ces élections est important dans un pays plombé par la « dette cachée », une grave crise financière depuis la révélation, en 2016, qu’il avait secrètement emprunté 2 milliards de dollars, ainsi que par des violences.
Les tensions sont restées vives à l’approche des élections de ce 15 octobre malgré la signature le 6 août dernier d’un traité de paix dit « définitif » par le président Nyusi et le nouveau chef de la Renamo Ossufo Momade censé mettre un terme aux affrontements sporadiques qui avaient repris en 2013. Par ailleurs, depuis deux ans, la province de Cabo Delgado, à l’extrême nord du pays, est en proie à de violentes attaques par des groupes armés non identifiés.
Ce qu’il adviendra à Cabo Delgado reste précisément la grande inconnue de ce jour de vote. Depuis le début de l’année, près de 200 personnes y ont été tuées. Le gouvernement affirme que toutes les mesures sont prises pour que le scrutin s’y déroule normalement, mais selon Sala da paz, mission d’observation de la société civile, près de 4 000 électeurs ne pourront pas voter dans cette province.
Cabo Delgado est une région pauvre située à plus de 3 000 km au nord de la capitale. Mais, c’est au large de Pemba, chef-lieu de la province que des réserves monumentales de gaz naturel ont été découvertes. Plus de 5 000 m3. De quoi propulser le Mozambique, 7e pays le plus pauvre du monde, parmi les premiers exportateurs mondiaux d’hydrocarbures.
« Avec ce projet, les enfants de paysans deviendront médecins », a répété durant sa campagne le président sortant, Filipe Nyusi.
De l’optimisme et des rentrées d’argent, le candidat à sa réélection en a grand besoin. Son parti, le Front de libération du Mozambique (Frelimo), au pouvoir depuis l’indépendance, a plongé son pays dans une grave crise financière après qu’en 2016, une « dette cachée » de deux milliards de dollars a été révélée au grand jour.