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POLITIQUE

Bénin: ce qui devrait sortir des dialogues et contre-dialogues

Le dialogue politique s’achève ce samedi 12 octobre à la mi-journée avec remise d’un rapport général au Président Patrice Talon. Selon nos informations, plusieurs recommandations préconiseraient de modifier, d’aménager ou de supprimer certains dispositifs de la loi électorale et de la charte des partis. Mais ce qui suscite un grand intérêt reste les recommandations sur les mesures d’apaisement capable de baisser la tension. Dans le même temps, le contre-dialogue de l’opposition s’est achevé ce vendredi soir.

Dans ce rapport du dialogue politique seront consignées les recommandations des 108 délégués représentant neuf partis politiques uniquement reconnus par le ministère de l’Intérieur. Les recommandations dont tout le monde parle et que tout le monde attend concernent les mesures d’apaisement. Depuis la crise, l’opposition les réclame avec insistance.

→ Lire aussi : Le Bénin, entre «dialogue politique» et «assises»

Cette opposition à Patrice n’était pas dans la salle, mais les délégués invités ont relayé le message avec succès puisque le rapport final y consacrera quelques lignes. Victor Topanou, rapporteur général, confirme : « Je pense à l’arrêt des poursuites contre l’ancien chef de l’État Boni Yayi, la libération des détenus politiques, le retour des exilés. On ne s’est pas interdit de discuter de la reprise des législatives, mais dans le cadre d’élections générales, certains ont proposé 2020, d’autres 2021. »

Plusieurs délégués ont suggéré qu’on réduise le pouvoir de l’administration dans l’animation de la vie politique, allusion à ce que les partis d’opposition ont subi lors de la préparation des législatives. Ils n’ont jamais pu boucler correctement leur dossier de candidature. Une autre suggestion recommande de réviser à la baisse les 250 millions CFA de caution des candidats à l’élection présidentielle.

Patrice Talon à qui le rapport sera transmis avait dit à l’ouverture qu’il attendait des « recommandations responsables ». Le facilitateur Dorothée Sossa estime déjà qu’il s’agit de conclusions « raisonnables et consensuelles ».

Le contre-dialogue devrait demander un nouveau scrutin législatif

Pendant ce temps, le contre-dialogue de l’opposition s’est lui terminé hier soir. Cela faisait deux jours que les membres de l’opposition étaient réunis, autour de l’ancien président Nicéphore Soglo, pour évaluer la gouvernance du pays depuis l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon en 2016. Ces « assises de la résistance » se voulaient donc une réponse au dialogue organisé par le pouvoir.

Pour l’opposition, exclue des législatives du 28 avril dernier, la résolution de la crise politique passera impérativement par l’organisation d’un nouveau scrutin. Les « forces de la résistance » ne reconnaissent toujours pas la légitimité des députés. Elles devraient donc demander la dissolution du Parlement, sans quoi, le dialogue avec le pouvoir ne pourra pas être rétabli, explique un proche de l’ancien président Nicephore Soglo. Un organe de transition pourrait être ensuite mis sur pied, « qui pourrait supprimer les lois crisogènes », propose-t-il, référence notamment à la fameuse charte des partis politiques qui avait abouti à l’exclusion de toute l’opposition aux dernières législatives.

Les opposants devraient également demander la mise en place d’un fonds de soutien aux enfants des victimes des violences post-électorales.

L’opposition devrait enfin réclamer la libération de ceux qu’ils considèrent comme des prisonniers politiques et la fin des poursuites engagées contre plusieurs opposants, comme l’ancien président Thomas Boni Yayi, l’homme d’affaires Sebastien Ajavon, l’ancien ministre Komi Koutché ou d’autres personnalités politiques. Des gestes d’apaisement qui permettraient le retour des exilés politiques au Bénin. Un retour aussi, selon les opposants, à une vie démocratique.

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