Ce 30 septembre a eu lieu la première manifestation autorisée de la plateforme E Zingo Biani. Elle s’est déroulée dans le calme même si le cortège de quelques centaines de personnes n’a pu rejoindre la présidence comme prévu.
Partis du rond-point des Nations unies à Bangui, la capitale centrafricaine, les manifestants ont été stoppés moins de deux kilomètres plus loin par un cordon de forces de l’ordre. Grégoire, qui faisait partie du cortège, voulait exprimer son mécontentement contre les conditions de vie.
« Nous sommes apolitiques, explique-t-il. Le problème est que les populations souffrent. Il n’y a pas d’eau, pas d’électricité dans les quartiers. Les enfants tombent malades. Il n’y a pas de travail. Même moi, mon salaire est maigre. Un gardien de nuit, on le paye 20 000, parfois 10 000 [francs CFA – 15 euros] mais comment il vit avec sa famille ? Il y a des réclamations. Le peuple a le droit de parler, s’exprimer. Mais nous ne sommes pas là pour la politique ».
Le dialogue de Khartoum, un « simulacre »
Gervais Lakosso, le coordonnateur du mouvement E Zingo Biani, « Réveillons-nous lentement », et les autres leaders de la plateforme présents sont porteurs d’un mémorandum pour les autorités. « Nous avons fait des propositions et la principale est que nous demandons et nous insistons sur l’organisation d’une conférence nationale souveraine qui va être véritablement inclusive pour réunir tous les Centrafricains, déclare-t-il. Même les groupes armés doivent être là et l’on va parler réellement. Pas ce simulacre que l’on a appelé dialogue de Khartoum. Pour nous, à Khartoum, ce n’était pas un dialogue. Il n’y a pas eu de franc dialogue là-bas on n’a même pas voulu que les gens observent. Il n’y a même pas eu d’observation ».
Devant le monument Barthélémy Boganda, la minute de silence a été respectée, l’hymne national chanté. Les manifestants se sont ensuite rapidement dispersés dans le calme. Formée au mois de mai, la plateforme E Zingo Biani réunit des partis d’opposition, notamment le MKMKS de Jean-Serge Bokassa qui était absent de la manifestation car en déplacement, et des organisations de la société civile. La première manifestation s’était tenue en juin malgré l’interdiction du ministère de l’Intérieur et avait été émaillée de violences. Deux journalistes de l’AFP avaient été brutalisés.
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