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Comment le timide professeur de droit Kais Saïd est devenu président de la Tunisie

Un ancien professeur de droit semble être un choix peu probable pour gagner le cœur des jeunes électeurs tunisiens. Mais Kais Saied, 61 ans, surnommé "le robot" en raison de ses manières austères, a été officiellement élu nouveau président du pays d'Afrique du Nord. Les électeurs qui le soutiennent majoritairement sont âgés entre 18 et 25 ans.

"Nous en avons assez du système, nous voulons quelque chose de différent", a déclaré à la BBC Youssef Bejaoui, étudiant en génie industriel. Il n'est pas rare que les novices en politique conquièrent l'électorat. C'est le cas du comédien Volodymyr Zelensky avec sa victoire écrasante en Ukraine au début de cette année. Mais pour M. Zelensky et pour Donald Trump aux Etats-Unis, ce sont leurs émissions à la télévision qui ont contribué à accroître leur popularité.
En revanche, M. Saied a évité les feux de la rampe en menant une campagne médiatique discrète, presque sans publicité, axée sur un message d'intégrité et de lutte contre la corruption. Ce qui a largement plu aux jeunes.

Questions relatives au chômage

Il a mené sa campagne avec le style qu'on lui connaissait à la fac. Il a appliqué une politique de portes ouvertes en encourageant les gens à venir lui parler directement. Asma Selmi, une étudiante de 23 ans, l'a pris au mot et s'est présentée à son bureau dans la capitale, Tunis, au début du mois. "J'y suis allé avec mon ami, il y avait beaucoup de monde et il y avait des gardes du corps.
"Dans la salle d'attente, il y avait beaucoup d'hommes d'affaires, des gens en costumes et je me suis dit : "Qu'est-ce que je fous ici, je suis juste un étudiant?" Mais lorsqu'elle est entrée dans le bureau de M. Saied, elle a trouvé d'autres étudiants qui lui ont demandé ce qu'il ferait s'il était élu pour aider à résoudre le problème persistant du chômage, qui ne s'est pas amélioré depuis le soulèvement du printemps arabe 2011, au cours duquel Zine al-Abidine Ben Ali a été chassé du pouvoir. Melle Selmi a été impressionnée par son honnêteté: "Je lui ai demandé ce qu'il ferait pour l'agriculture... et pourquoi je devrais dire à mes amis de voter pour lui" Elle s'inquiète du fait que malgré les "terres arables tunisienne, personne ne les utilise". Il lui a parlé de certains des obstacles posés par les lois existantes sur la propriété foncière et l'héritage. "J'ai aimé son intelligence, et il l'a très bien expliquée", a déclaré Mme Selmi. "Il ne va pas tout arranger, mais je suppose qu'il proposera des choses utiles au parlement qui vont arranger notre administration, c'est plein de corruption."

Un professeur cool

Sa sœur aînée Semeh Selmi, qui était l'une des étudiantes de M. Saied à l'Université de Tunis, comprend pourquoi il fait appel aux jeunes. Elle témoigne qu'il était un "professeur complet, cool et serviable", contrairement à d'autres professeurs de droit. "Il écoutait toujours les questions et les problèmes des étudiants à la pause, et même quand il était temps de partir, il les conseillait. "M. Kais a également fait preuve d'empathie et d'attention dans son approche", a-t-elle ajouté. "Il nous enseignait généralement le droit constitutionnel en arabe classique, mais quand nous avions des camarades de classe qui ne comprenaient pas l'arabe, il traduisait en français pour eux". ...   

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