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Kamel Jendoubi à RFI: «Ben Ali est un long accident de l’histoire tunisienne»

Il se souvient bien de l’ère Ben Ali. Pour cause, Kamel Jendoubi a vécu exilé en France pendant 17 ans à cette époque. De retour en Tunisie deux jours après la chute du régime, il est ensuite devenu le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), et il a mis en place les premièrs scrutins démocratiques de l'après-révolution, en octobre 2011. Aujourd'hui membre du Comité pour le respect des droits de l'homme et des libertés en Tunisie, il se confie à RFI après le décès de l’ancien président, survenu mercredi 18 septembre en Arabie saoudite.

RFI : Quel souvenir gardez-vous du président défunt ?

Kamel Jendoubi : Le souvenir que j’ai, c’est un monsieur qui a pris le pouvoir par effraction, c’est un coup d’État qu’on a qualifié de coup d’État « médical ». Un monsieur qui, au départ, avait avancé des promesses de changement, on l’appelait d’ailleurs « l’homme du changement ». Et ses promesses n’ont pas été respectées, loin de là : après sa prise de pouvoir en 1987, il y a eu des élections d’apparence relativement libres en 1989 – mais finalement complètement truquées.

Si l’on parlait à l’époque d’un homme de changement, c’est tout de même qu’il y avait un vrai espoir d’amélioration à son arrivée au pouvoir ?

Oui parce que la fin de règne de M. Bourguiba a été terrible pour le pays. Il y avait une confrontation très forte avec les islamistes et Bourguiba a décidé de « couper des têtes » en somme, risquant même de faire plonger le pays dans une crise gravissime. C’était une période très instable, très incertaine et pleine de dangers. Le coup d’État apparaissait ainsi pour beaucoup comme un soulagement en fin de compte, une espèce d’annonce d’une nouvelle époque pour la Tunisie. Ce qu’il a saisi rapidement d’ailleurs avec cette fameuse déclaration du 7 novembre 1987, dans laquelle se trouvaient des éléments relatifs à la liberté, des engagements d’abandonner la présidence à vie… des ingrédients qui sonnaient comme une annonce libératrice.

Mais un espoir finalement déçu ?

Oui, très vite on s’est aperçu que les bonnes intentions de la déclaration du 7 novembre étaient en réal...   

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