Après les hôpitaux et les centres de santé en juin dernier, c’est au tour des écoles de l’Église catholique d’être fermées par les autorités. Au moins huit établissements ont été saisis et occupés par des soldats ce mardi, privant plusieurs milliers d’élèves de rentrée des classes. Cette nouvelle reprise en main est le dernier épisode d’un bras de fer qui oppose l’Église et les autorités de ce pays fermé de la Corne de l’Afrique.
Mardi matin, ce ne sont pas des élèves mais des soldats qui ont envahi la célèbre école Saint-Joseph de Keren, la troisième plus grande ville d’Érythrée, dans le centre du pays. À Massawa et près de la ville de Mendefera aussi, les écoles catholiques ont été fermées d’office, de même que dans cinq autres localités, où les autorités ont mis leur menace à exécution et fait boucler les établissements scolaires de l’Église.
Car le gouvernement avait prévenu : selon un prêtre érythréen, les directeurs d’établissements avaient reçu « le conseil », dit-il, de ne pas accueillir de nouveaux élèves pour la rentrée des classes. La menace a donc été suivie d’effets. Sur la cinquantaine d’écoles et les centaines de crèches administrées par l’Église, huit – les plus importantes, semble-t-il – sont donc désormais sous le contrôle de l’armée.
Les établissements catholiques jouent un rôle social important en Érythrée. Elles accueillent des élèves, mais aussi des professeurs, de toutes les religions. Et elles pallient les lacunes des écoles publiques, où l’enseignement est dispensé par des recrues du service militaire ou des coopérants étrangers, indiens, kenyans ou même éthiopiens.
Le bras de fer avec le Vatican se durcit donc. Il semble que, se prévalant d’une loi de 1995, le gouvernement érythréen entende faire payer aux évêques leurs sorties publiques répétées, s’alarmant de l’exode continu des jeunes vers l’étranger et demandant des réformes politiques.
→ Lire aussi : En Érythrée, les évêques appellent à la prière et au jeûne contre la répression
Ces saisies surviennent par ailleurs après des mesures similaires prises les années précédentes contre les établissements de l’Église orthodoxe. Et en octobre 2017, c’était une école privée musulmane d’Asmara qui avait été violemment fermée par les autorités, provoquant une manifestation populaire inédite dans la capitale. Plusieurs responsables avaient passé des mois en prison et le célèbre fondateur de l’école était mort en détention.
Précisons que ces saisies surviennent par ailleurs après des mesures similaires prises les années précédentes contre les établissements de l’Église orthodoxe. Et en octobre 2017, c’était une école privée musulmane d’Asmara qui avait été violemment fermée par les autorités, provoquant une manifestation populaire inédite dans la capitale. Plusieurs responsables avaient passé des mois en prison et le célèbre fondateur de l’école était mort en détention.