Adressée au ministre des Finances, elle demande l’arrêt de l’enquête menée par l’Inspection générale des finances sur la gestion de l’État depuis l’investiture de Félix Tshisekedi.
Ce courrier daté du 24 août et qui circule sur les réseaux sociaux serait une réponse à une lettre du ministre des Finances informant la présidence de la tenue d’une réunion entre l’inspecteur général des finances et le directeur du Trésor et de l’ordonnancement. Si l’on en croit ce texte, l’IGF a ordre d’arrêter cette enquête qui ne serait autorisée ni par le président ni par son directeur de cabinet.
Souvenez-vous, mi-août l’Agence nationale du renseignement avait demandé à l’inspecteur général des finances de réaliser un audit sur les dépenses des ministères depuis l’investiture du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.
Un faux, selon la présidence
Ce courrier, attribué au chef de cabinet du président, Vital Kamerhe, a été officiellement réceptionné par au moins deux des institutions en copie, mais ce serait un faux, selon la direction de la communication de la présidence, qui disait encore vendredi soir tenter de réunir plus d’informations.
Pour l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), l’explication ne suffit pas, car il y a récidive. Fin juillet, l’Inspection générale des finances avait recommandé des poursuites suite à des soupçons de détournements de 15 millions de dollars des revenus dévolus aux sociétés pétrolières. En vain. « Deux des principaux acteurs de ces détournements, qui ont été à un moment donné interpellés et mis en détention, et pour l’un inculpé pour tentative de corruption d’argent public, ont été libérés à la suite de pressions politiques, dénonce Me George Kapiamba, le coordonnateur de l’Acaj. Et donc là, nous prenons la mesure de la situation et nous constatons que la lutte contre l’impunité, des crimes économiques surtout, risque de dérailler si des mesures conséquentes ne sont pas prises au plus haut sommet de l’État. »
L’Acaj en appelle au président Félix Tshisekedi alors que dans l’entourage de son directeur de cabinet, on dénonce une campagne « malfaisante » qui vise à le décrédibiliser.