Lutter contre la sixième extinction de masse, c’est ce qu’a essayé de faire la CITES, la Convention sur le commerce des espèces menacées d’extinction. Réunis depuis dix jours en sommet à Genève, ses États-membres ont décidé de mieux protéger des animaux emblématiques, comme les éléphants et les girafes. Un bilan globalement salué par les ONG. Seule voix discordante : celle des pays d’Afrique australe, qui ont menacé de claquer la porte des prochaines réunions.
Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche
Réviser en dix jours à peine la liste des 36 000 espèces sauvages régies par la CITES, c’est peu dire que le chantier était colossal. Mais le pari a été réussi, de l’avis des organisateurs. Parmi les animaux dont la protection a été renforcée, les requins, les reptiles, les girafes et les éléphants.
C’est ce dernier point qui a été le plus contesté. Dix pays africains, dont le Zimbabwe, ont laissé entendre qu’ils pourraient quitter la CITES après le refus de la convention d’alléger les restrictions sur le commerce des éléphants et de l’ivoire. Une menace qui n’inquiète pas David Morgan, du secrétariat de la CITES.
« Nous avons 183 pays membres de la convention, rappelle David Morgan. Si un pays quitte la convention, il n’aura pas beaucoup de partenaires pour engager un commerce [d’une espèce menacée]. Personnellement, j’ai entendu ce type de discours depuis 25 ans, donc ce n’est pas nouveau. Ma première expérience, c’était en 1982 : le Zimbabwe à l’époque avait fait la même observation et le Zimbabwe est toujours là, toujours membre actif et je pense que cela devrait continuer comme ça. »
La flore n’est pas en reste. La CITES a également décidé de limiter le trafic de plusieurs bois tropicaux comme le bois de rose africain, très prisé en Chine. La prochaine assemblée de la Convention aura lieu en 2022, au Costa Rica.
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