Une gigantesque conférence sur la préservation de la faune et de la flore sauvage se tient en ce moment à Genève. Plusieurs milliers de participants sont réunis. L’une des plantes les plus menacées est le bois de rose, très prisé en Chine, où son prix est très élevé. Les forêts d’Afrique de l’Ouest et en particulier du Ghana sont l’objet d’un véritable pillage. Cependant, la République démocratique du Congo (RDC) est aussi concernée par ce phénomène, selon un rapport publié par l’ONG américaine Environmental Information Agency.
Depuis le mois d’avril dernier et, en théorie, jusqu’au mois d’octobre prochain, les exportations de mukala, une variante de bois de rose traditionnel, venant des plateaux du Katanga, en RDC, sont autorisées. Elles ont pour destination la Chine en passant par la Zambie puis le port sud-africain de Durban.
Cette voie a été réouverte après des négociations entre Kinshasa et Lusaka, rapportent les spécialistes de l’ONG américaine. Aux termes de cet accord, la RDC s’engage à exporter un maximum de 3 400 containers de mukula avec un contrôle sévère des quantités concernées et à rémunérer la Zambie. Mais selon les informations obtenues par les enquêteurs de l’Environmental Information Agency, les « intouchables », un groupe d’officiers de l’armée congolaise, ont entrepris, comme ils l’avaient déjà fait en 2017, d’exporter des grumes de mukula à leur propre compte.
Ces « intouchables » ont obtenu des autorisations spéciales qui dépassent largement le cadre légal fixé antérieurement, reprenant des mécanismes déjà utilisés en 2017, avant que la Zambie ne ferme ses frontières. A l’époque, alors que les autorités congolaises avaient autorisé la production d’un millier de mètres cubes de bois de rose, les « intouchables » avaient pu en sortir cinq à dix fois plus, avec des conséquences néfastes pour l’écosystème.
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