Au Soudan, en attendant la signature solennelle, le 17 août, de l’accord politique global qui va encadrer 3 ans de transition, les militaires, au pouvoir depuis la chute d’Omar el-Béchir en avril dernier, prennent des mesures d’apaisement visant à installer un climat de confiance avec la contestation.
Déjà, mercredi dernier, les militaires ne se sont pas opposés à l’ouverture de plusieurs enquêtes sur la disparition de onze personnes lors de la répression meurtrière d’un sit-in en juin à Khartoum. Puis ce jeudi 8 août, le Conseil militaire a annulé les peines de mort contre 18 chefs de la rébellion soudanaise.
Les anciens rebelles se félicitent de cette avancée. Ils affirment dans un communiqué que « c’était un pas nécessaire pour bâtir la confiance avec le Conseil militaire, pour avancer vers l’avenir et bâtir la démocratie ». Ils appellent également le Conseil militaire à réviser toutes les condamnations émises contre des personnalités politiques durant la période de l’ancien régime.
Parmi ceux qui ont vu leur peine annulée aujourd’hui, on trouve deux chefs de la rébellion soudanaise : Malik Agar et Yasir Arman, président et vice-président du mouvement populaire de libération du peuple Soudan-Nord (SPLM-N).
En 2013, le procureur général avait requis trois chefs d’inculpation contre eux et 16 autres personnes : rébellion contre le pouvoir général, crimes pour déstabiliser le régime constitutionnel et menace à la paix globale.
Selon les opposants, ces condamnations étaient politiques et elles montrent à quel point, le pouvoir judiciaire d’Omar el-Béchir était utilisé comme un outil d’oppression.
À rappeler, Yasir Arman a été l’un de trois responsables du mouvement populaire récemment détenus puis expulsés vers le Soudan du Sud par le Conseil militaire sur la base de ces anciennes condamnations à mort désormais caduques.