Au Burundi, les autorités se défendent de minimiser le développement du paludisme dans le pays. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a révélé que 5,7 millions de Burundais sont aujourd’hui atteint par cette maladie. Cela représente deux fois plus de cas que l’année dernière à la même période. Le ministre burundais de la Santé publique est sorti de son silence, mais ses arguments peinent à convaincre selon un expert
Le ministre burundais de la Santé publique a choisi soigneusement les périodes qu’il compare: juin 2017 et le même mois de 2019. Entre les deux, les cas de paludisme ont baissé de près de 5 millions à 4,3 millions, avec trois fois moins de cas mortels.
Ce qui permet au ministre Thaddée Ndikumana de rejeter « les informations selon lesquelles le gouvernement ne veut pas déclarer le paludisme en cours au Burundi comme une épidémie ».
Il n’a pas démenti les chiffres plus alarmants qui sont -toujours les informations d’OCHA- plus de 5,7 millions de cas et 1 801 décès au 21 juillet 2019. Et pour cause, ils ont été tirés d’un rapport de l’OMS, qui reprend exactement les chiffres du ministère de la Santé publique que Thaddée Ndikumana dirige en personne.
Un expert souligne le fait que l’on peut faire dire aux statistiques tout ce que l’on veut, selon que l’on choisit telle ou telle période à comparer. Le ministre de la Santé a comparé le mois de juin à la même période d’il y a deux ans, la pire année en matière de paludisme au Burundi, contrairement au rapport incriminé, basé sur des chiffres de juillet 2019, par rapport à la même période de 2018, ce qui change selon notre expert.