Au lendemain de la disparition du président tunisien en exercice, la Tunisie en deuil se prépare aux obsèques et avance la date de la présidentielle. La mort de Béji Caïd Essebsi à l’âge de 92 ans fait l’unanimité de la presse qui salue la mémoire du premier président élu démocratiquement en Tunisie.
Pas de couleur, la sobriété du noir et blanc pour marquer le deuil, les journaux sont unanimes. Le Temps titre « la république en berne » quand La Presse de Tunisie affiche : « le père du consensus, sur la pointe des pieds. » Et chaque quotidien de publier une photo d’un homme certes, très âgé, mais souriant ou déterminé.
Puis de nombreux articles saluent le départ du vétéran de la politique qui a accompagné la jeune démocratie sur les chemins escarpés d’une transition fragile et qui fut garant de la stabilité de la seule rescapée des printemps arabes.
Le deuil national débuté jeudi s’étendra sur sept jours alors que d’autres pays comme la Libye, l’Algérie, la Mauritanie, le Liban, la Jordanie, la Palestine marquent un deuil de trois jours. Les funérailles nationales se tiendront demain à la mi-journée en présence de nombreux chefs d’État. L’armée tunisienne en assurera la sécurité et le bon déroulement.
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Ce vendredi matin, une petite cérémonie se tiendra dans l’intimité des proches, le corps va quitter l’hôpital militaire de Tunis pour rejoindre Carthage distant d’une vingtaine de kilomètres.
L’autre évènement ce matin doit être la confirmation officielle par l’instance en charge des élections de la date de la présidentielle anticipée au 15 septembre pour le premier tour, trois semaines avant les législatives. Une accélération et un inversement du calendrier électoral qui vient bousculer la campagne en cours. En attendant, c’est le président du Parlement, Mohamed Ennaceur qui assure l’intérim à la présidence, comme le prévoit la Constitution.
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C’est un acteur qui a joué un rôle très important dans la première partie de la transition tunisienne en 2011. Il faut lui reconnaître cette capacité qu’il a eu de pouvoir mener la Tunisie vers les élections dans un moment de très grande instabilité en 2011.