Les gouverneurs des huit régions transfrontalières du lac Tchad se réunissent pour 48 heures à Niamey, au Niger. Consolidation de la paix et développement durable sont à l’ordre du jour.
Pour la deuxième fois depuis 2018, les gouverneurs des huit zones du lac Tchad les plus touchées par l’insurrection de Boko Haram se réunissent lors d’un forum de 48 heures à Niamey, au Niger. De l’avis de nombreux participants, l’ampleur de la crise de Boko Haram est phénoménale et ses causes complexes.
Il existe d’abord un déficit structurel en matière de développement, une rupture de contrat social avec une insurrection violente perpétrée par les extrémistes, et enfin, une catastrophe environnementale annoncée irréversible. Boko Haram échappe au contrôle des frontières de quatre pays, ce qui nécessite, dit-on, une réponse régionale et appropriée.
2,5 millions de déplacés
Pour le représentant régional des Nations unies en Afrique de l’Ouest et au Sahel, Mohamed Ibn Chambas, le forum de Niamey offre une feuille de route pour sortir de la crise. Les populations du bassin du lac Tchad demandent des actions concrètes et Boko Haram doit être vaincu, a-t-il ajouté. Mais la solution militaire ne suffit pas pour un responsable de l’État de l’Adamawa au Nigeria. Selon lui, il faut intégrer les repentis de Boko Haram, impliquer les communautés locales et passer de l’urgence au développement.
Selon le bureau des Nations unies pour la coordination de l’aide humanitaire au Tchad, les conditions de retour des 2,5 millions de déplacés ne sont pas encore réunies. La seule lueur d’espoir est venue de la Force mixte multinationale (FMM). Selon son commandant en chef, la situation sécuritaire s’est beaucoup améliorée depuis la dernière opération militaire. Au total, 800 éléments de Boko Haram ont été tués ou capturés dans le lac Tchad.
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