Selon un rapport publié ce lundi 15 juillet par les Nations unies, la faim dans le monde affectait 821,6 millions de personnes en 2018, contre 811 l’année précédente. Après des décennies de baisse, il s’agit de la troisième année consécutive de hausse de la sous-alimentation, appelée aussi insécurité alimentaire.
Après des années de baisse, la sous-alimentation ne cesse d’augmenter depuis 2015. L’année dernière, elle touchait 821,6 millions de personnes, indique un rapport annuel publié ce lundi par plus organisations des Nations unies. Une personne sur neuf souffre ainsi de la faim. En cause, notamment : les conflits et le réchauffement climatique.
La perspective d’un monde sans aucune personne en état de sous-alimentation à l’horizon 2030, qui est l’un des objectifs de développement durable fixés pour cette échéance, relève d’un « immense défi », note le rapport. « On n’atteindra pas d’ici 2030 » cet objectif, a asséné lors d’une conférence au siège des Nations unies le patron du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley.
« Sans sécurité alimentaire, nous n’aurons jamais de paix et de stabilité », a-t-il averti, en soulignant l’interaction entre ces paramètres. Partout où des groupes extrémistes ont de l’influence, la faim est utilisée par eux comme une arme pour diviser ou recruter, a mis en garde David Beasley.
20 % de la population concernée en Afrique
Le rapport, rédigé par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, avec le concours du Fonds international pour le développement de l’agriculture, l’Unicef, le PAM et l’OMS, relève que la sous-alimentation reste prévalente sur de nombreux continents. En Afrique, elle touche près de 20 % de la population ; en Asie, plus de 11 % ; en Amérique latine et dans les Caraïbes, moins de 7 %.
En ajoutant à ces personnes souffrant de la faim celles touchées par l’insécurité alimentaire, les Nations unies estiment que plus de 2 milliards d’habitants de la planète, dont 8 % vivent en Amérique du Nord et en Europe, n’ont pas régulièrement accès à des aliments sains, nutritifs et en quantité suffisante.
Paradoxalement, le rapport observe que la surcharge pondérale et l’obésité continuent d’augmenter dans toutes les régions, en particulier chez les enfants d’âge scolaire et les adultes. En 2018, environ 40 millions d’enfants de moins de cinq ans présentaient ainsi un excès de poids. En 2016, 131 millions d’enfants de 5 à 9 ans, 207 millions d’adolescents et 2 milliards d’adultes étaient en surpoids, selon le rapport.
(Avec AFP)