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Soudan: les médiateurs internationaux s’activent pour dénouer la crise

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a entamé une médiation la semaine dernière pour trouver une issue au blocage des pourparlers entre civils et militaires. Pourtant, en coulisses, la diplomatie internationale s’active.

« Nous n’avons pas confiance dans leur parole ». Voilà en quels termes sans détour un responsable de l’opposition explique son refus de pourparlers directs avec les militaires. Le face-à-face n’est plus envisageable étant donné les promesses jamais tenues, ajoute-t-il. Une médiation internationale est donc indispensable. Et aussi des garanties en cas d’accord que, cette fois, il sera bel et bien appliqué.

C’est donc le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed qui a endossé ce rôle. Passé par Khartoum la semaine dernière, il doit y retourner la semaine prochaine. Lundi, les 28 pays européens doivent parallèlement adopter une position commune et, peut-être, nommer un envoyé spécial pour le Soudan.

Le « Monsieur Afrique » de Donald Trump, Tibor Nagy, quant à lui, a rencontré tout le monde, jeudi. Et il a réitéré les demandes de gestes de retour à la confiance, comme la démilitarisation de Khartoum par exemple. Au cours d’un point de presse téléphonique vendredi, il a réaffirmé son soutien à la médiation éthiopienne, qui commence à porter ses fruits. Et il a expliqué notamment pourquoi elle était devenue indispensable.

« Les deux parties au conflit ne se font absolument plus confiance. C’est un changement considérable par rapport au début des événements, lorsque les deux parties se voyaient comme des partenaires, a-t-il souligné. Mais la médiation permet malgré tout d’avancer dans ce contexte. Récemment, après le massacre du 3 juin, l’opposition a appelé à un vaste mouvement de désobéissance civile. C’était même leur carte maîtresse dans le jeu. Et c’est pourquoi lorsqu’ils ont volontairement accepté de suspendre le mouvement de désobéissance civile, la médiation et nous-mêmes avons estimé qu’il était désormais important que le Conseil militaire fasse un geste similaire. Nous avons demandé la libération des prisonniers. Maintenant le Conseil militaire nous affirme que plus personne n’est en prison. Nous avons suggéré aussi la démilitarisation de Khartoum, parce qu’en circulant en ville on voit bien qu’il y a une présence militaire importante. Et nous avons également suggéré le retour de la connexion à internet. Voilà des gestes qui nous paraîtraient positifs. »

Forts du succès de leur grève générale, les civils sont, eux, toujours sur la même position : ils exigent le contrôle de la transition. Quant aux militaires, ils insistent auprès des médiateurs pour garder le contrôle de domaines régaliens, notamment la sécurité bien sûr, mais aussi le budget militaire et l’importante industrie d’armement, ou encore l’épineuse question de la justice, craignant évidemment d’être poursuivis après avoir quitté le pouvoir.

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