Alors que les tensions augmentent dans la région des Grands Lacs, une réunion s’est tenue mercredi et jeudi entre les services de renseignements de la région. Sous l’égide du président Félix Tshisekedi, avec le soutien des deux organisations sous-régionales, la CIRGL, SADC et l’envoyé spécial de l’ONU, l’objectif est de coordonner les actions dans la lutte contre les « forces négatives », notamment les groupes étrangers qui sévissent dans l’est de la RDC.
C’est le bureau de l’envoyé spécial de l’ONU pour les Grands Lacs qui a communiqué sur cette réunion qui s’est officiellement terminée jeudi à Kinshasa. Une rencontre qui a réuni des représentants de services de renseignements du Congo, du Rwanda, de l’Ouganda, de la Tanzanie et même du Burundi.
Mais à peine le communiqué publié, du côté de Bujumbura, une source sécuritaire dément toute participation de son pays à cette réunion, sans préciser le motif. Une source interne à l’ONU confirme. Un diplomate africain impute cette bouderie au rapprochement entre le Rwanda et la RDC. La semaine dernière, les présidents congolais, rwandais et angolais avaient annoncé le renforcement d’un axe diplomatique entre ces trois pays, notamment sur les questions sécuritaires.
L’absence du Burundi est d’autant plus remarquée que cette réunion était attendue de longue date puisqu’elle était recommandée depuis un sommet de chefs de l’État de la région qui s’est tenu à Kampala en octobre dernier. Mais depuis, les relations entre Kigali et ses voisins se sont encore dégradées, ce qui a longtemps rendu cette rencontre difficile à organiser, explique-t-on de source onusienne. Sans compter l’organisation des élections au Congo.
Coordonner des actions contre les groupes armés
Du côté des chancelleries occidentales, on pousse le tout nouveau chef de l’État congolais à s’investir non seulement dans la lutte contre les groupes armés, mais aussi pour apaiser les tensions entre les pays voisins.
L’objectif est de coordonner les actions dans la lutte contre les « forces négatives » qui sévissent dans l’est du Congo alors qu’aujourd’hui ces voisins de l’Est sont tous à couteaux tirés. « C’est vrai que les voisins sont énervés par rapport à ce qui se passe avec les groupes armés chez nous », reconnaît une source officielle congolaise.
Une source sécuritaire affirme elle que les voisins jouent eux aussi un rôle dans l’activité de ces groupes armés, en témoigne la présence de groupes étrangers sur son sol et les accusations de soutien à ces groupes formulées contre le Rwanda, le Burundi et même l’Ouganda.