Après la tuerie de Yumbi en décembre 2018, la Commission nationale des droits de l’homme en RDC livre sa version. Elle a rendu public son rapport d’enquête, mercredi 5 juin, à Kinshasa. La CNDH conclut sur des faits et actes constitutifs de violations et atteintes aux droits de l’homme qui, selon elle, relèvent des droits civils et politiques, des droits sociaux ainsi que collectifs.
Concernant le bilan, le rapport de la CNDH rejoint celui qui a été établi par le ministère des Droits humains : 524 morts, dont l’administrateur du territoire, 236 blessés et d’importants dégâts. Dans son rapport, la CNDH va plus loin. Elle relève l’implication des autorités gouvernementales dans les tueries.
Pour cette institution d’appui à la démocratie : « Ces violations et atteintes aux droits humains sont imputables au gouvernement congolais au travers certains de ses ministères qui étaient censés prévenir ou intervenir pour empêcher la commission de ces actes. »
Selon Chantal Nembunzu, la rapporteuse adjointe de la CNDH, « certains éléments non autrement identifiés qui appartiendraient aux forces de défense et de sécurité auraient participé aux violences avec des armes de guerre. »
Mais si la CNDH demande à la justice de se pencher sérieusement sur cette affaire, la communauté Banunu-Bobangi dit ne pas comprendre pourquoi le bilan a été revu sensiblement à la baisse. Aussi, Fiyou Ndondobini, porte-parole de l’association, parle-t-il de rapports qui « ne reflètent pas la réalité de la motivation des massacres de Yumbi ».