L’ONG américaine Invisible Children a recensé 129 enlèvements entre janvier et avril de cette année. Soit presque autant en 4 mois qu’au cours de toute l’année 2018 où 137 enlèvements avaient été recensés. L’ONG parle d’une augmentation « significative ». Certes on est bien loin des massacres et enlèvements de masse qui avaient cours il y a 10 ans, mais la rébellion de Joseph Kony n’a pas totalement perdu sa capacité de nuisance.
C’est principalement dans la province du Haut-Uélé qu’opère la LRA en RDC. « Elle y jouit d’une plus grande liberté de mouvement qu’en Centrafrique, où elle confrontée à d’autres groupes armés », ex-Seleka notamment, analyse Camille Marie Regnault de l’ONG Invisible Children. D’autant que dans cette zone, selon la chercheuse, l’armée congolaise manque de moyens pour agir.
C’est en partie ce qui expliquerait selon elle ce regain d’activisme côté congolais, dans un contexte plus général marqué par le retrait en 2017 des troupes américaines et ougandaises de la Task force qui avait été mise sur pied pour lutter contre la LRA.
Faut-il en déduire pour autant que cette rébellion est en train de se renforcer ? « Pas nécessairement », nuance Camille Marie Regnault. Car dans le même temps, de nombreux otages parviennent à s’échapper au bout de quelques semaines, c’est le cas pour 71 d’entre eux depuis le début de l’année. Dans ce contexte, « la LRA n’a pas la possibilité de former de nouveaux combattants », estime la chercheuse.
Selon une source onusienne, la LRA compterait « tout au plus 150 éléments actifs » en RDC et se serait davantage transformée au fil des années en une « bande criminelle qui a recours au kidnapping ponctuel pour réaliser certaines tâches, sans nécessairement chercher à enrôler ».
Selon plusieurs sources, la LRA se livre aussi régulièrement à des pillages et des braconnages. Les communautés proches du parc national de la Garamba sont d’ailleurs les plus affectées par son regain d’activité.