La répression se durcit contre le Congrès national pour la liberté (CNL) au Burundi. D’après des informations recueillies par le parti de l’opposant Agathon Rwasa, au moins 13 de ses membres ont été arrêtés, tabassés ou emprisonnés depuis le 18 avril dans la province de Muyinga, dans l’est du pays. Trois d’entre eux sont morts d’après un responsable du parti. Un autre est toujours porté disparu. Et ce alors que le commissaire de la police de cette province a publiquement menacé, la semaine dernière, d’ « éliminer » des membres du CNL s’ils « organisaient des réunions clandestines ».
Harcèlement, intimidations, arrestations arbitraires, emprisonnements abusifs, violations des droits de l’homme, les informations recueillies par le CNL sont alarmantes. Le mode opératoire est toujours le même, explique un cadre du parti en exil : « Nos membres sont arrêtés le soir à leur domicile, devant leur famille, ou en pleine journée dans des lieux publics, pour les humilier et les réprimer ».
Pareil pour le motif invoqué : « Les membres du CNL sont systématiquement accusés de participer à des réunions illégales, même lorsqu’ils ne font que discuter entre amis », poursuit cette source avant de conclure qu’ « il y avait déjà de l’insécurité avant. Mais les propos du commissaire de la province de Muyinga ont en quelque sorte donné le coup d’envoi de la répression ».
Mercredi dernier, Jérôme Ntibibogora a menacé d’ « éliminer » les membres du parti d’Agathon Rwasa s’ils « organisaient des réunions clandestines ». Des déclarations faites à l’occasion d’une réunion publique, révélées par la fuite d’un enregistrement audio.
Le CNL s’inquiète de voir ces violations des droits de l’homme contre ses militants se généraliser. Le principal parti d’opposition burundais dit avoir recensé plus de 140 arrestations de ses membres à travers le pays depuis le 11 mars.
Sollicitées à plusieurs reprises depuis la semaine dernière, les autorités burundaises restent pour l’instant silencieuses.