L’étau se resserre autour des quartiers sud de Tripoli. Les troupes du maréchal Haftar piétinent toujours aux portes de la capitale libyenne, visée mardi soir par plusieurs tirs de roquettes. Le Premier ministre Fayez el-Sarraj, chef du Gouvernement d’union nationale, accuse son rival de « crimes de guerre », ce que le maréchal Haftar conteste.
Les affrontements se sont intensifiés ces dernières 24 heures à Tripoli, constate le représentant de l’Organisation mondiale de la santé à Tripoli, le docteur Syed Jaffar Hussain. « La nuit dernière, il y a eu des bombardements extrêmement intenses », explique-t-il.
Il témoigne d’explosions, entendues depuis 7h du matin, ce 17 avril. Ses équipes, actuellement à l’œuvre dans les quartiers sud de la capitale, pour porter assistance aux victimes, le lui disent, les affrontements ont « repris de plus belle, faisant toujours plus de victimes ».
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Les Nations unies ont d’ailleurs réactualisé leur bilan : elles dénombrent 189 personnes tuées, 816 blessés et plus de 18 000 déplacés depuis le début de l’offensive militaire, le 4 avril.
Le maréchal Haftar accusé de « crimes de guerre »
Le Premier ministre Fayez el-Sarraj, officiellement reconnu par la communauté internationale, s’est rendu le 16 avril au soir dans les quartiers d’Abou-Slim et d’Al-Antissar. Sur place, il a dénoncé la « sauvagerie et la barbarie » de son rival. Ce mercredi, il a annoncé sa volonté de saisir la Cour pénale internationale.
Le maréchal Haftar, lui, dément que son Armée nationale libyenne puisse être à l’origine des tirs de roquette qui ont visé le sud de Tripoli. L’homme fort de l’Est libyen rejette la responsabilité sur les « milices terroristes » qui contrôlent, selon lui, la capitale.
La procureure de la CPI a prévenu ce mardi qu’elle n’hésiterait pas à « élargir la portée de [ses] enquêtes et éventuelles poursuites », face à une escalade de violences à Tripoli. « Personne ne doit douter de ma détermination à cet égard », conclut Fatou Bensouda, dans un communiqué.