L’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, progresse vers la capitale libyenne et les combats s’intensifient aux abords de Tripoli. L’armée du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, résiste à cet assaut depuis jeudi. Alors que la situation sur le terrain reste confuse, la situation humanitaire elle, s’aggrave résolument.
C’est le jeu du chat et de la souris. Alors que les forces du maréchal Haftar progressent sur les axes sud et sud-est, celles du gouvernement d’union nationale (GNA) résistent au niveau de l’aéroport de Tripoli. L’Armée nationale libyenne (ANL) affirme avoir pris une caserne aux troupes loyalistes, à 50 kilomètres plus au sud. Les forces du GNA, elles, auraient repoussé l’assaut des hommes d’Haftar vers Ain Zara, à 10 kilomètres au sud de Tipoli.
À la guerre sur le terrain s’ajoute celle de la communication. Chaque camp y va de sa déclaration pour faire valoir ses prises et ses réussites tactiques, pour l’heure invérifiables.
À Tripoli et aux alentours, les populations, elles, souffrent. D’après les Nations unies, plus de 4 500 personnes ont dû fuir leurs foyers. Le ministère de la Santé du GNA estime que 35 personnes ont été tuées depuis jeudi. L’Unicef estime qu’un demi-million d’enfants à Tripoli sont directement menacés.Abdel-Rahman Ghandour, représentant spécial de l’Unicef pour la Libye, déplore que les enfants soient utilisés par les groupes armés.
De très jeunes combattants, et même des enfants, sont en train de participer aux combats actuels, en particulier dans la zone ouest et dans la région de Zouara.
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence mercredi pour discuter de la situation libyenne. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réclamé un « cessez-le-feu » afin d’éviter « une bataille sanglante » à Tripoli.
Une conférence devait se tenir du 14 au 16 avril à Ghadamès pour relancer le dialogue politique. Annulée, elle devait permettre de dresser une feuille de route, de sortie de crise.