La communauté internationale a multiplié les appels à Khalifa Haftar pour que ses forces cessent leur offensive vers Tripoli, au moment où des combats au sud de la capitale libyenne avec le gouvernement de Fayez al-Sarraj font craindre un nouvel embrasement.
Pour simplifier, la lutte en Libye s’est engagée entre deux pôles en 2014 : un pôle militaire et un pôle islamiste incarné par des milices armées.
D’un côté, il y a l’Armée nationale libyenne, composée de près de 70 000 combattants et dirigée par Khalifa Haftar qui a donc lancé l’offensive sur Tripoli. L’ANL compte d’anciens officiers de l’armée du colonel Kadhafi, des miliciens de l’est, des salafistes, des forces suppléantes. Plus de la moitié sont des jeunes recrues. Cette armée a su faire des alliances avec les Toubous et des milices armées dans le sud.
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Des forces dans plusieurs villes à l’ouest comme Tarhouna, Gheriane ou Sabrata se sont alliées également à l’ANL.
De l’autre côté, il y a les forces fidèles au gouvernement d’Union nationals. Parmi elles, une partie de l’ancienne armée libyenne loyale à ce gouvernement, les milices de la capitale, regroupées sous la Coalition de protection de Tripoli. Elles sont rejointes par de puissants groupes armés de la ville de Misrata ou de Zawiya.
Contre-offensive
Ces milices qui comptent des milliers d’hommes avaient annoncé une contre-offensive et possèdent un plan commun pour agir.
Vendredi soir Fayez al-Sarraj a formé une nouvelle cellule d’opération dirigée par Oussama Jouaili, chef de milice de Zintan. Un face-à-face qui reste cependant très confus, les deux camps sont présents dans presque chaque ville libyenne.
■ Le G7 fait part de sa préoccupation
Réunis en Bretagne, les ministres des Affaires étrangères du G7 exhortent les parties impliquées à faire cesser immédiatement toutes les activités militaires dans les environs de Tripoli.
La crise libyenne devait faire l’objet de discussions ce samedi matin. Le sujet devait être abordé lors d’une première session, consacrée aux crises dans le monde arabe.
Mais à Tripoli, l’heure est si grave que les ministres ont accouché d’une déclaration dès hier soir. Dans ce texte, les représentants des démocraties les plus industrialisées se disent fermement convaincus qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit. Ils rappellent qu’ils sont résolument opposés à toute action militaire. Et ils réitèrent enfin leur soutien total et unanime aux Nations unies et appellent à des élections dès que possible.
Les parties libyennes en ont convenu l’an dernier, d’abord à Paris en mai 2018, puis à Palerme en novembre 2018. Mais ces parties s’affrontent désormais par milice interposée aux portes de Tripoli.
Ces affrontements préoccupent au plus haut point les ministres du G7, tous présents en Bretagne, à l’exception du secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo.