Deux ans après la rédaction d’un premier texte, le président a enfin signé la promulgation d’une loi sur le pétrole mercredi. Le pays est producteur depuis 9 mois, grâce à un gisement de 750 millions de barils découvert dans le Turkana, dans le nord du pays et exploité par la multinationale britannique Tullow. Le chef de l’Etat a notamment tranché le point sensible du partage des revenus de l’or noir.
L’argent du pétrole reviendra à 75% à l’Etat central, 20% iront au comté du Turkana et 5% aux populations locales. Un partage que le Parlement pourra réviser d’ici 10 ans si nécessaire.
Une étape cruciale. On se souvient que l’an dernier, suite à des manifestations, la production avait été arrêtée pendant 45 jours, faisant perdre plusieurs millions de dollars à Tullow. Les habitants réclamaient notamment un partage plus équitable des revenus issus de l’or noir.
Le Kenya n’avait jamais produit de pétrole avant l’an dernier. La loi crée donc une « Autorité de régulation de l’énergie et du pétrole ». Elle sera chargée de clarifier les opérations d’importation, de raffinage, d’export, de transport, de stockage et de vente du pétrole, excepté le brut.
Le texte établit aussi un cadre pour passer des contrats, explorer, développer et produire l’or noir. Selon la présidence kényane, cela « aidera à établir une politique nationale et conduire les opérations. Ça servira de référence ».
Cette loi était indispensable notamment pour une production à grande échelle. Pour l’instant 400 à 600 barils par jour sont transportés par camion jusqu’à la côte. Ce mois-ci, la production devrait passer à 1000 barils, puis 2000 en mai. Le chiffre passera à 80 000 après la construction d’un pipeline pour 2022.